Au début des années 80, les propos anti étrangers et les comportements se traduisant par des actes de violence et des meurtres (majoritairement de jeunes maghrébins), mais aussi les arguments politiques employés dans les campagnes électorales, ne constituent pas des faits ponctuels et isolés. Ils reflètent, plus globalement, un glissement de toute la société marquant un fort rejet de la population immigrée et issue de l’immigration, bien au-delà des clivages politiques.
Même si, aujourd’hui et bien heureusement, le contexte et les conditions générales de la présence immigrée ont changé, l’actualité sociale, politique, économique et juridique (campagne présidentielle, crise économique, violence policière, nouvelle loi sur l’immigration en préparation…) nous rappelle chaque jour que le vécu des citoyens français issus de l’immigration reste en permanence confronté aux injustices, au racisme et à la discrimination… bref, au déni de l’égalité des droits dans une République incapable de faire prévaloir ses valeurs face à une société en recherche de sens et repliée sur une identité fermée et régressive, apeurée par le discours du « grand remplacement », nouveau crédo idéologique d’une droite extrême et décomplexée.
En 1983, pour faire face à la situation, des jeunes de Vénissieux (SOS Avenir Minguettes) accompagnés d’un prêtre, Christian DELORME, et d’un pasteur, Jean COSTIL (CIMADE et MAN de Lyon), décident d’initier une marche nonviolente de Marseille à Paris. Ce sera la Marche pour l’Egalité et contre le Racisme qui partira dans un quasianonymat le 15 octobre 1983 de Marseille pour finir à Paris le 3 décembre 1983, accueillie par un rassemblement de plus de 100 000 personnes à Montparnasse. Durant son périple de plus de 1000 kms à travers la France, elle est allée à la rencontre de la société française dans toute sa diversité porteuse de trois principaux slogans : Pour que l’égalité l’emporte sur la ségrégation, pour que l’amitié ait raison du racisme, pour que le dialogue l’emporte sur les 22 long rifle.
A la veille de son 40e anniversaire, un collectif d’acteurs directs de cette Marche, responsables associatifs, marcheurs permanents et militants, ont décidé de se constituer en coordination nationale autour d’une dynamique animée par des pôles symboles : Marseille d’où est partie la Marche, Lyon : d’où est partie l’idée, Paris : point d’arrivée.
Le collectif à l’origine de cette coordination a estimé qu’il n’était pas possible de passer sous silence cet anniversaire et, au contraire, qu’il était indispensable de mettre cette initiative en exergue dans un souci de continuité historique, de transmission aux jeunes générations, mais aussi et surtout parce que le contexte social, culturel, économique et politique nécessite plus que jamais une continuité de l’action et de l’engagement. Ceci sur la base d’une relecture approfondie, historique et précise par les acteurs eux-mêmes de cet héritage politique et culturel déterminant dans la longue histoire des luttes, qui ont associé les populations immigrées, leurs descendants et des pans entiers de la société française.
Il s’agit aussi à l’image de la Marche de 83, de veiller à croiser les échelles de mobilisations (pôles régionaux) avec une dimension de mouvement national cohérent coordonné, piloté par les initiateurs mais en lien et en partenariat avec les associations, les médias et les institutions qui souhaiteraient s’associer à l’initiative.
Dès à présent cette coordination s’est mise au travail, en préparation d’une programmation d’actions, d’outils, de documents et de manifestions, qui seront mis en oeuvre et planifiés du 15 octobre 2023 au 3 décembre 2023 sur les régions - marseillaise, lyonnaise/stéphanoise et parisienne - mais aussi d’autres sites si la demande ou le besoin se manifeste après diffusion de notre initiative.
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E-mail marche40ans@gmail.com
Coordination nationale (marcheurs historiques de 1983) : Djamel Atallah (Lyon), Farid L’Haoua (Vienne) Youcef Sékimi (Firminy), Malika Boumedienne (Annonay), Christian Delorme (Lyon), Arbi Rezgui (Villefranche), Marielaure Mahé (Paris), Fatima Mehallel (Villeurbanne), Hassen BelaÏdouni (Villefranche)
Coordination des familles des victimes : Hanifa Taguelmint (militante marseillaise), Djeneba Alassane (Créteil)
Marseille : Mémoire en Marche Saïd Boukenouche, Hanifa Taguelmint, Zohra Boukenouch Mart'Egalité Mouloud Ben Ayad
Rhône-Alpes : Le GRAIN (Saint-Etienne) : Saïd Idir, Brahim Zennaf, Allaoua Bakha, Rachid Oukrid, Mohamed Amrani, ACJIM (Vienne) Farid L’Haoua
Île-de-France : FFR (Créteil) Salika Amara, Rachida Azzoug, Aïcha Om, Youcef Boussaa, Louisa Yahiaoui, Radio Soleil Hédi Akkari, Collectif « Jeunes » Lotfi Moussa
Hauts-de-France : Place Publique Nasser Achour, Pastel FM Moussa Allem