LE PERE C. DELORME ET LA MARCHE DE 1983 EXTRAIT
- Marche 40 ans FFR
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Près de 5000 personnes ont marché dans les rues de Paris ce dimanche 3 décembre, à l’appel du collectif Uni.e.s contre l’immigration jetable (UCIJ), 40 ans après l’arrivé de la marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. Plus qu’un hommage, cette manifestation avait pour but d’inscrire le mouvement contre la prochaine loi immigration dans la continuité du combat initié par les marcheurs il y a 40 ans. Reportage photo dans une manifestation combative, mais profondément marquée par les régressions de ces 40 dernières années : un racisme toujours plus décomplexé et une extrême droite violente omniprésente, dans la rue, dans les médias et à l’Assemblée nationale...
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Le 3 décembre 1983, ces enfants d’immigrés maghrébins achevaient à Paris une marche entamée un mois et demi plus tôt à Marseille, pour dénoncer les discriminations et le racisme. Quarante ans plus tard, c’est la désillusion qui domine chez ces militants, face à un modèle républicain dont même leurs enfants se sentent parfois exclus...
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France Culture et France Télévisions proposent deux documentaires autour des 40 ans de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, de ses espoirs et de ses déceptions...
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Alors que les militants des quartiers populaires s’apprêtent à célébrer les 40 ans de la Marche pour l’Egalité et contre le racisme, Marche née notamment après de violents affrontements entre jeunes et la police, voilà qu’hier, le 27 juin 2023, un policier a tué à bout portant un jeune de 17 ans, Nahel, à Nanterre pour un simple refus d’obtempérer.
Ce n’est pas un cas isolé, en 2022 au moins 13 personnes ont été tuées dans des circonstances analogues
Mêmes pratiques qu’hier, tuer et ensuite mentir sur les faits pour transformer un crime en situation de légitime défense. La plupart des syndicats de police couvre leurs collègues avant le début de l’enquête tout en essayant de salir les victimes souvent avec la complicité de certains médias.
La répétition de ces crimes ne doit rien au hasard, c’est l’adoption de l’article L.435-1 du code de la sécurité intérieure qui favorise cet état de fait.
La coordination nationale chargée de porter cette célébration dans plusieurs villes présente ses condoléances à la famille de Nahel. Elle appelle tous les démocrates à apporter le plus grand soutien possible à la famille et à participer à la Marche Blanche du 29 juin à Nanterre et à toutes les initiatives qui pourraient avoir lieu dans d’autres villes.
La Coordination Nationale demande :
- Au Ministre de l’Intérieur de suspendre immédiatement les policiers mis en cause
- Abroger l’article L.435-1 du code de la sécurité intérieure et le remplacer par un cadre juridique clair qui permettrait de protéger les citoyens
- Diligenter une commission d’enquête parlementaire sur le refus d’obtempérer et ses conséquences
La coordination nationale des 40 ans de la marche pour l'égalité et contre le racisme
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Au début des années 80, les propos antiétrangers et les comportements se traduisant par des actes de violence et des meurtres (majoritairement de jeunes maghrébins), mais aussi les arguments politiques employés dans les campagnes électorales, ne constituent pas des faits ponctuels et isolés. Ils reflètent, plus globalement, un glissement de toute la société marquant un fort rejet de la population immigrée et issue de l’immigration, bien au-delà des clivages politiques.
Même si, aujourd’hui et bien heureusement, le contexte et les conditions générales de la présence immigrée ont changé, l’actualité sociale, politique, économique et juridique (campagne présidentielle, crise économique, violence policière, nouvelle loi sur l’immigration en préparation…) nous rappelle chaque jour que le vécu des citoyens français issus de l’immigration reste en permanence confronté aux injustices, au racisme et à la discrimination… bref, au déni de l’égalité des droits dans une République incapable de faire prévaloir ses valeurs face à une société en recherche de sens et repliée sur une identité fermée et régressive, apeurée par le discours du « grand remplacement », nouveau crédo idéologique d’une droite extrême et décomplexée.
En 1983, pour faire face à la situation, des jeunes de Vénissieux (SOS Avenir Minguettes) accompagnés d’un prêtre, Christian Delorme, et d’un pasteur, Jean Costil (Cimade et MAN de Lyon), décident d’initier une marche non–violente de Marseille à Paris. Ce sera la Marche pour l’Egalité et contre le Racisme qui partira dans un quasi-anonymat le 15 octobre 1983 de Marseille pour finir à Paris le 3 décembre 1983, accueillie par un rassemblement de plus de 100 000 personnes à Montparnasse. Durant son périple de plus de 1000 kms à travers la France, elle est allée à la rencontre de la société française dans toute sa diversité, porteuse de trois principaux slogans : Pour que l’égalité l’emporte sur la ségrégation, pour que l’amitié ait raison du racisme, pour que le dialogue l’emporte sur les 22 long rifle.
À la veille de son 40ᵉ anniversaire, un collectif d’acteurs directs de cette Marche, responsables associatifs, marcheurs permanents et militants, ont décidé de se constituer en coordination nationale autour d’une dynamique animée par des pôles symboles : Marseille d’où est partie la Marche, Lyon : d’où est partie l’idée, Paris : point d’arrivée.
Le collectif à l’origine de cette coordination a estimé qu’il n’était pas possible de passer sous silence cet anniversaire et, au contraire, qu’il était indispensable de mettre cette initiative en exergue dans un souci de continuité historique, de transmission aux jeunes générations, mais aussi et surtout parce que le contexte social, culturel, économique et politique nécessite plus que jamais une continuité de l’action et de l’engagement. Ceci sur la base d’une relecture approfondie, historique et précise par les acteurs eux–mêmes de cet héritage politique et culturel déterminant dans la longue histoire des luttes, qui ont associé les populations immigrées, leurs descendants et des pans entiers de la société française.
Il s’agit aussi, à l’image de la Marche de 83, de veiller à croiser les échelles de mobilisations (pôles régionaux) avec une dimension de mouvement national cohérent coordonné, piloté par les initiateurs mais en lien et en partenariat avec les associations, les médias et les institutions qui souhaiteraient s’associer à l’initiative.
Dès à présent, cette coordination s’est mise au travail, en préparation d’une programmation d’actions, d’outils, de documents et de manifestations, qui seront mis en œuvre et planifiés du 15 octobre 2023 au 3 décembre 2023 sur les régions – marseillaise, lyonnaise/stéphanoise et parisienne – mais aussi d’autres sites si la demande ou le besoin se manifeste après diffusion de notre initiative.